La mer roule derrière la dune. Le printemps a déjà bien reverdi la nature, mais certaines tiges de roseaux desséchées, de l’an passé, claquent encore à la chaleur du soleil du matin. Dans la lisière disséminée de la roselière qui borde la lagune, la Rousserolle isabelle s’active (06) (09). Le mâle vient d’arriver, du sud de l’Asie, de l’Inde peut-être ! À la recherche du meilleur emplacement pour installer le nid, il ne tient pas en place. Le coin paraît idéal. C’est ce qu’à tue-tête il entend faire savoir à toutes femelles séduisantes, bien sous tous rapports, qui passeraient par-là (par instants, il imite un peu la Bergeronnette printanière). Ordinairement, la Rousserolle isabelle niche plus volontiers vers le Caucase, la mer Caspienne, ou encore plus à l’est, cependant quelques pionnières de l’Ouest prospectent jusqu’aux rives ouest de la mer Noire. Une Rousserolle effarvatte, qui niche cachée plus profondément dans les roseaux, remplace un instant la Rousserolle isabelle (O7).
Une Rousserolle turdoïde (10) fait une incursion, brève heureusement: sa puissante voix rauque serait capable de dominer tout un étang !
Une Locustelle luscinioïde, infatigable, “stridule“ indéfiniment (08) dans le loin des roseaux.
Rainettes, Grenouilles vertes et rieuses accompagnent le concert.
Écoutons encore chanter la Rousserolle isabelle, rare ambassadrice d’un lointain Orient (11).
(Acrocephalus agricola, Locustella luscinioides, Acrocephalus scirpaceus, Acrocephalus arundinaceus)