Ce grand héron brun passerait facilement inaperçu, tant il est discret, s'il ne se faisait connaître par l'appel de sa corne de brume qui peut porter jusqu'à cinq kilomètres. Vivant, très retiré, dans les massifs de roseaux dont il ne saurait se passer, il y mène une vie secrète, se nourrissant de grenouilles, insectes, petits poissons ou mammifères. La survivance du Butor étoilé, seigneur des roselières, est aujourd'hui bien menacée par la disparition des milieux auxquels il est inféodé : en 2002, on ne comptait plus en France qu'environ 300 mâles chanteurs.
Vers 23 heure, tout un concert l'accompagne : chœur de Rainettes, Rossignol, Foulque, Poule d'eau, Grèbe huppé, Râle d'eau (qui vient "râler" tout près). On peut même entendre, s'activant dans les roseaux, le tout petit cousin : le héron Blongios nain.
À l'aurore, les acteurs de la nuit sont encore là, sauf les batraciens. Le Rossignol a repris sa garde tandis que dans les bosquets alentour c'est le réveil bruyant, un peu désordonné, qui s'organise peu à peu. Coucou et Faisant sont au loin. Un Héron cendré et des Mouettes rieuses traversent le paysage.
André et Odile BOUCHER