Les heures de canicules passées, une reposante sérénité est retombée sur la vieille ville. C’est l’heure des Martinets noirs (Apus apus) jadis aussi appelés « arbalatriers » pour la forme de leur corps. Par centaines, ils délaissent les hautes altitudes nourricières pour regagner la cité. Là, tous les soirs d’été, de bruyantes bandes se livrent à des courses endiablées. Dans une clameur stridente de “ Srii ! ” perçants, ces formidables acrobates de la voltige slaloment à cent kilomètres/heure entre les fils et les antennes, esquivent les cheminées, se précipitent comme des missiles dans l’enfilade des ruelles puis jaillissent à l’angle des toitures pour une nouvelle poursuite aérienne éperdue.
Pascal DHUICQ