Perché à la pointe d’un roseau, d’un saule ou d’un autre perchoir dominant sa phragmitaie, le Bruant des roseaux lance ses courtes phrases – quelques notes, mais parfois une dizaine – bien audibles. Ces notes, suraiguës, s’inscrivent aussi dans une bande de fréquence assez large. Chaque mâle introduit sa phrase par une note caractéristique, à laquelle il en ajoute d’autres combinées de différentes manières.
Dans l’enregistrement présenté ici, une note répétée quatre à six fois selon la phrase se distingue des autres : sa structure est plus simple, son enveloppe plus étroite, sa tonalité beaucoup moins aiguë et, comme le montre sa modulation d’amplitude, elle est aussi très discrète. S’agirait-il d’une imitation d’un cri et, dans ce cas, de quelle espèce ?
Ce mâle n’était pas le seul à émettre ce type de note, mais cette particularité vocale semble peu répandue. Elle s’observe cependant dans d’autres régions d’Europe (voir le sonagramme d’un enregistrement réalisé par Matessi et al. 2000). Comme sa portée est faible, il est possible qu’elle échappe à certaines prises de sons.
Phrase de Bruant des roseaux (Reed Bunting)
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Référence :
Matessi, G. ; Pilastro, A. & Marin, G. 2000. Variation in quantitative properties of song among European populations of reed bunting (Emberiza schoeniclus) with respect to bill morphology. Can. J. Zool. 78 (3) : 428–437.
Fort instructif. J’écouterai mieux désormais ce bruant…
Et je vais de ce pas vérifier dans ma sonothèque !