llustration navrante mais didactique de la relation que l’homme entretient le plus souvent avec les bêtes :
Quand il ne les persécute pas, ne les domestique pas ni ne les exploite, l’homme les capture, les emprisonne, et les expose, tels ces montreurs d’ours, ces marchands d’oiseaux chanteurs et ces charlatans exhibant leurs chiens savants…
Si ces rapports complexes et ancestraux s’expriment effectivement dans les différents aspects de l’exposition temporaire » Bêtes & hommes » à l’occasion de l’inauguration de la réouverture de la grande Halle de Villette à Paris, du moins, tel n’est pas le propos du commentaire apposé sur la volière où les organisateurs de l’exposition ont placé une Corneille noire (Corvus corone) et un Corbeau freux (Corvus frugilegus) captifs. On y évoque surtout les habitudes commensales de ces corvidés intelligents si connus pour les tracas qu’ils causent depuis des temps immémoriaux à l’homme. Nuisible, pourchassé, le corbeau n’en demeure pas moins un oiseau sauvage et en principe … libre !
En approchant la volière d’où ces deux individus en soutane noire me considèrent, je me demande qui observe qui et je me plaîs un instant à imaginer ce corbeau riant à gorge déployée des misères dont il afflige l’humanité. je l’imagine se gaussant à s’en faire décrocher la mandibule à l’adresse de ces badauds qui n’ont jamais su distinguer corneilles et corbeaux ou qui comme moi, profitant de l’aubaine, apprennent à différencier le cri de la Corneille noire de celui du Corbeau freux. …Et je ne suis pas le seul : tandis que j’enregistre les plaintes râleuses de la corneille (deux type d’appels tonitruants) puis du freux (cris rauques puis roulades grinçantes), une visiteuse profite comme moi de la leçon de sciences naturelles…
L’exposition » Bêtes et hommes » se tient à la Grande Halle de la Villette à Paris (M° Porte de la Villette) jusqu’au 20 janvier 2008. Je vous conseille la tente d’écoute des cris des animaux menacés, avec la participation de « l’Oreille Verte – Nashvert Production » de notre ami Fernand DEROUSSEN
Plus de renseignements ici : http://www.villette.com/manif/manif.aspx?id=1043
[Enregistrement par EDIROL R09 et tuilage de trois séquences prédécoupées.]
Podcast: Play in new window
Hé hé… j’imagine les mêmes personnes en présence d’une bande de 100 corneilles en hiver la nuit sur un dortoir. La variété des sons émis par la troupe n’aurait quasiment rien à envier à celle du langage humain… Il y aurait un CD entier à réaliser sur le riche répertoire de ces oiseaux si sociaux. En ce moment chez moi, essayant de se faufiler parmi les milliers d’étourneaux ennuageant le ciel, des hordes de choucas écument la ville le matin et le soir… Tout ça fait un boucan tout à fait… urbain.
Salut ! Pascal, est-ce que tu sais s’ils ont publié un catalogue ou une quelconque documentation ? Je suis crédité dans « le conseil scientifique », mais malheureusement, je ne serais pas en France pour tout la durée de l’expo… Grr… Je suis jamais là quand il faut ! En tout cas, je constate que c’est bien pratique les mini-enregistreurs…
Salut Yannick
Il me semble qu’il existe un catalogue. Par ailleurs, Télérabla (heu… je veux dire Télérama) a sorti un hors-série sur l’événement.
Je vais voir l’expo début décembre ; si tu veux je te prends un exemplaire de chaque…
Marc
En tout cas c’est une très chouette expo, avec de belles œuvres, des petits films souvent pleins d’humour… On peut quand même regretter, en effet, la présence d’animaux en captivité (mainates, loutres, vautours fauves, etc.) qui n’apportent pas grand chose au schmilblick — sauf à vouloir illustrer ce que dénoncent pourtant les auteurs de l’exposition, à savoir que l’homme s’est longtemps cru fondamentalement différent des bêtes et s’est toujours tout permis à leur égard.
(On peut aussi regretter qu’une des vidéos montre un chocard lorsqu’elle parle du choucas élevé par Konrad Lorenz.)
Samedi, Marc et moi avons pu admirer à notre tour les noirs volatiles de cette belle expo, et enregistrer quelques unes de leurs vocalises.
Malgré l’allure de joujou placide du R-09, il a fallu ruser quelque peu avec des surveillants sourcilleux avec les consignes « très strites » en matière d' »appareils électroniques… » — et comme disait l’allumeur de réverbères : « la consigne, c’est la consigne » ;)
Salut les Namblard !
Vous avez raison : pour un maximum de discrétion, j’ai placé le R 09 dans la poche du portable de ma sacoche ventrale ; ça faisait longtemps que je prévoyais de me payer le R 09 pour jouer les espions…
Hé hé ! ça marche !
very interesting.
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