Brame dans les Vosges

La nature prend la parole  

   Les séquences suivantes ont été enregistrées les 29 et 30 septembre 2005, entre 21h et 1h30. Nous sommes en pleine période de rut, dans une immense lande tourbeuse à l’ouest de la grande crête des Vosges. Depuis quelques jours, le temps s’est nettement rafraîchi et les dernières sauterelles cymbalières ont cessé de chanter. Après plusieurs nuits plutôt silencieuses (quelques raires timides peu après le coucher du soleil et à l’aube), les places de brame s’animent enfin.

3. Brame en bordure de tourbière
À l’orée des « faignes » : un ruisseau gazouille, caché dans une ceinture de graminées, de joncs et de laîches. Les cerfs sont là, ombres troubles et massives dans un univers de tourbe et de mousse. La nuit est vite tombée et l’humidité est pénétrante. Il n’y a pas un souffle de vent et les conditions sont idéales pour l’installation de nos couples stéréophoniques.
       Olivier Namblard

4. Brame fiévreux et Chouette hulotte
Un peu plus haut, sur un petit plateau en lisière de forêt, plusieurs cerfs se répondent. Je pose mes micros et m’allonge sous un jeune épicéa en croyant être repéré. Peu de temps après, une chouette hulotte se pose à quelques mètres puis s’en va. Les cerfs se rapprochent et leurs cris sont de plus en plus intenses : le maître de la place défend son territoire. Je décide alors de laisser mon matériel pour rejoindre un abri en aval.

       Marc Namblard

5. Plusieurs cerfs se poursuivent
Quelques minutes plus tard, au même endroit. Deux cerfs se poursuivent et échangent quelques coups avant de se séparer dans la pessière. D’autres qui gravitaient un peu plus loin s’approchent rapidement. Après une courte accalmie, l’un d’entre eux se manifeste avec fièvre et passe à proximité du piège à son.

       Marc Namblard

6. Biche suivie par un cerf

       Marc Namblard

7. Forte excitation
Nous sommes assis sous un épicéa géant aux branches très basses quand plusieurs cerfs contournent notre abri en galopant en direction de la tourbière. Peu de temps après, nous réussirons à dénombrer une bonne dizaine d’individus dispersés dans la combe. L’écho troublant de leur raire retentira pendant une grande partie de la nuit dans les suaires de brume… pour notre plus grand bonheur.

       Olivier Namblard

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