Reportage en janvier en Camargue

  Janvier en Camargue

04 – Dortoir de Panure à moustache :
La Capelière CAMARGUE 18h30, 11 janvier 2005.
Le jour laisse place à la pénombre du soir, la roselière s’anime des oiseaux qui viennent y trouver protection pour la nuit.
Depuis quelques instant une Panure à moustaches (Panurus biarmicus) retardataire se fait entendre passant, d’une tige de Phragmite à l’autre pour retrouver une petite bande arrivée plus tôt.
Les cris sont insistants mais aucune réponse ne parvient des roseaux secs.
A "quarante deux secondes" un nouvel événement intervient, deux Bouscarle de Cetti (Cettia cetti) s’invectivent pour délimiter leur territoire. Je suis au centre et l’effet ping-pong est impressionnant!
Ensuite un Héron cendré (Ardea cinerea) veut se poser mais au dernier moment il m’aperçoit et s’éloigne à grands coups d’ailes. Dommage que l’utilisation de la parabole Telinga restreigne la perception des graves du mouvement des ailes.
Enfin la Panure à moustache se signale à nouveau et appelle alors que la nuit est maintenant tombée.
Elle restera isolée et retrouvera le reste de la troupe demain matin certainement à grand-joie .

05 – Bande de limicoles sur un radier :
Phare de La Gacholle CAMARGUE 12h30, 12 janvier 2005.
La journée est exceptionnelle pour la Camargue, pas un souffle de vent et des conditions quasi idéales pour pointer sa parabole.
Vers midi, en route pour la plage, j’observe les radiers (îlots de vase plats) en bordure de la Digue à la Mer et je remarque une bande de Bécasseaux empressés à se nourrir sur la vase. L’approche est délicate et c’est à l'aide de ma voiture qu’elle s’opère, les oiseaux étant moins méfiants de cette forme qui ne leur semble pas dangereuse.
Après une demi-heure de cache-cache, ce sont eux même qui, effrayés par un Goéland, viennent se poser devant moi, super. Ravi et figé, j’observe et entends distinctement les gazouillis confus des bécasseaux.
Avec des gestes dignes du mime Marceau je transfers ma parabole du siège droit vers la fenêtre et je pointe. Bien-sûr, sur mes genoux le magnéto tourne déjà.
L’enregistrement se poursuit durant plusieurs minutes. Songeant à SONATURA, je m'essaye à un commentaire et me retrouve dans l'esprit d’un journaliste commentant un évènement. J’admets trouver alors un certain plaisir à vivre ce moment de direct.
Les Bécasseaux minute (Calidris minuta) sont tout proche et semblent pétiller sur la vase nue. Les Bécasseaux variable (Calidris alpina) préfèrent rester les pieds dans l’eau et émettent des cris plus doux et roulés.
Une cacophonie permanente s'installe. Elle s’interrompt soudain, suite à un danger non identifié, par l’envol de la troupe qui se balance en une masse compacte tantôt claire, tantôt sombre allant cette fois ci se poser au loin et me laisse sur ce moment d’émotion intense.

           Fernand DEROUSSEN

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