Toc-Toc-Toc ! …Entrez !

La flèche montre la cavité en cours de forage ; l'enregistreur a été placé dans la cavité visible au-dessus

Quelle surprise en cette fin juillet que ce forage si tardif d’un Pic épeiche (Dendrocopus major) – un mâle – prévoyant peut-être une nouvelle nidification pour la saison ?! Le Pic épeiche est très précoce et niche dès le « premier printemps », au sortir de l’hiver. Il semble qu’il ne niche jamais aussi tard mais une ponte de remplacement pourrait en être la cause (abattage de l’arbre ayant abrité le nid ?). A vrai dire, leur reproduction a dû être menée à bien depuis des semaines puisque fin mai, la plupart des épeiches ont déjà élevé des jeunes. Juin serait le mois d’émancipation des juvéniles. Rares sont les mentions de secondes nichées dans la « littérature »…Mon pommier que vous connaissez pour y avoir écouté le va-et-vient des frelons [ci-dessous !] est mort cet hiver mais je le laisse sur pied pour permettre à la vie de trouver refuge dans mon îlot de jardins, où mes voisins, tatillons, ne manquent pas d’évacuer tout arbre mort et toute « mauvaise herbe » et de tondre court chaque semaine…Cette année, un couple de mésanges charbonnières a conduit à terme une nichée, comme l’an passé, et malgré le dépérissement de l’arbre.

Amusé par ce manège dans notre pommier sec, je fais, parmi mes divers matériels de prise de son, le choix du plus discret pour surprendre ce tapotage appliqué : un petit enregistreur Olympus LS611 qui ne me quitte pas mais me sert bien peu… Je vais enfin étrenner la petite enveloppe de mousse et jersey que je lui ai confectionnée pour pareilles mise en situations « furtives »…Une fois placé l’appareil tête en bas à-même le bois dans une cavité de la même branche, (quelques centimètres seulement au-dessus), je m’éclipse. Une heure plus tard, je relève mon « piège à sons », et je découvre ce bruits intrigants ; frottements (griffes sur l’écorce ?)et martèlements à coups du bec -un foret spécialement affûté par la nature en arête pointue (profil tournevis !)-. Singulières percussions que ces coups de becs affairés entendus depuis le creux de l’arbre, à quelques centimètres au-dessus de la loge en cours de parachèvement ! En arrière-plan, le conjoint appelle brièvement. Amusante indiscrétion de ma part autour de la vie secrète mais commensale. Perception un peu extraordinaire de cette nature « ordinaire »…

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1 réponse à Toc-Toc-Toc ! …Entrez !

  1. Philippe dit :

    Je l’ai ré-écouté en montant le son et en allant dans la pièce d’à coté : effet garanti, j’ai cru qu’un bec gigantesque attaquait le toit !
    Philippe

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